Morandini, la face cachée

𝐄𝐍𝐐𝐔𝐄̂𝐓𝐄 𝐒𝐔𝐑 𝐋𝐄𝐒 𝐍𝐎𝐔𝐕𝐄𝐀𝐔𝐗 𝐂𝐀𝐒𝐓𝐈𝐍𝐆𝐒 𝐒𝐄𝐂𝐑𝐄𝐓𝐒 𝐃𝐄 𝐉𝐄𝐀𝐍-𝐌𝐀𝐑𝐂 𝐌𝐎𝐑𝐀𝐍𝐃𝐈𝐍𝐈 𝐑𝐔𝐄 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐏𝐎𝐌𝐏𝐄 𝐀̀ 𝐏𝐀𝐑𝐈𝐒 𝗟𝗲𝘀 𝗳𝗮𝘂𝘅 𝗰𝗮𝘀𝘁𝗶𝗻𝗴𝘀 𝗱𝗲 𝗠𝗼𝗿𝗮𝗻𝗱𝗶𝗻𝗶 𝗻’𝗼𝗻𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝗱𝘂 « 𝗟𝗲𝘀 𝗙𝗮𝘂𝗰𝗼𝗻𝘀 ». 𝗘𝗻 𝟮𝟬𝟬𝟲, 𝗹𝗲 𝗷𝗼𝘂𝗿𝗻𝗮𝗹𝗶𝘀𝘁𝗲 𝘂𝘁𝗶𝗹𝗶𝘀𝗮𝗶𝘁 𝗱𝗲́𝗷𝗮̀ 𝗹’𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝗖𝗮𝘁𝗵𝗲𝗿𝗶𝗻𝗲 𝗟𝗲𝗰𝗹𝗲𝗿𝗰 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗽𝗿𝗼𝗷𝗲𝘁 𝗱’𝗮𝗱𝗮𝗽𝘁𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱’𝘂𝗻 𝗳𝗶𝗹𝗺 𝗲́𝗿𝗼𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗨𝗦 : « 𝗞𝗲𝗻 𝗣𝗮𝗿𝗸 ». 𝗧𝗲́𝗺𝗼𝗶𝗴𝗻𝗮𝗴𝗲𝘀. 𝐂𝐚𝐭𝐡𝐞𝐫𝐢𝐧𝐞 𝐋𝐞𝐜𝐥𝐞𝐫𝐜, cette très chère secrétaire qui contactait de jeunes comédiens ici et là, par mails ou via les réseaux sociaux, pour la web-série Les Faucons produite par Jean-Marc Morandini, a agi dans l’ombre pendant de longues années. La fausse agente de casting, derrière laquelle se cachent trois identités (voir plus bas) 𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞́𝐣𝐚̀ 𝐥’𝐚𝐥𝐭𝐞𝐫 𝐞𝐠𝐨 𝐝𝐞 𝐉𝐞𝐚𝐧-𝐌𝐚𝐫𝐜 𝐌𝐨𝐫𝐚𝐧𝐝𝐢𝐧𝐢 𝐞𝐧 𝟐𝟎𝟎𝟔, selon de nombreux témoignages que j’ai pu recueillir dans une nouvelle enquête inédite et édifiante, entre scènes de nu quémandées à 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐟𝐫𝐞̀𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐨𝐧𝐭 𝐥’𝐮𝐧 𝐦𝐢𝐧𝐞𝐮𝐫, et propositions de jeux sexuels à des adolescents. Modus operandi : identique. A chaque témoignage recueilli, 𝐥𝐞 𝐦𝐨𝐝𝐞 𝐨𝐩𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐨𝐫𝐜𝐡𝐞𝐬𝐭𝐫𝐞́ 𝐩𝐚𝐫 𝐉𝐞𝐚𝐧-𝐌𝐚𝐫𝐜 𝐌𝐨𝐫𝐚𝐧𝐝𝐢𝐧𝐢 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐞 𝐦𝐞̂𝐦𝐞. Nous sommes en 2006. A cette époque, il n’est pas encore question des Faucons. Morandini anime avec succès Le grand direct des médias sur Europe 1, et cartonne sur feue Direct 8 avec 𝐬𝐨𝐧 𝐭𝐚𝐥𝐤 𝐝’𝐚𝐜𝐜𝐞𝐬𝐬 𝐌𝐨𝐫𝐚𝐧𝐝𝐢𝐧𝐢 ! dans lequel il révèle de multiples jeunes talents, tels que Cyril Féraud, Guillaume Genton, Bertrand Chameroy ou encore Karine Ferri.

𝗟𝗲 𝗿𝗲̂𝘃𝗲 𝗮𝗺𝗲́𝗿𝗶𝗰𝗮𝗶𝗻 Bien avant de produire la web-série qui lui vaudra 𝐮𝐧𝐞 𝐞𝐧𝐪𝐮𝐞̂𝐭𝐞 𝐯𝐢𝐭𝐫𝐢𝐨𝐥𝐞́𝐞 publiée dans Les Inrocks en juillet 2016 et signée Fanny Marlier, Jean-Marc Morandini imagine 𝐮𝐧 𝐫𝐞𝐦𝐚𝐤𝐞 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐚𝐢𝐬 𝐝𝐮 𝐟𝐢𝐥𝐦 𝐊𝐞𝐧 𝐏𝐚𝐫𝐤 du cinéaste américain Larry Clark. Dans ce film érotique, quatre jeunes californiens sont maltraités par leurs familles respectives : l’un d’eux est homosexuel et subit 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐜𝐭𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐜𝐞𝐬𝐭𝐮𝐞𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐬𝐨𝐧 𝐩𝐞̀𝐫𝐞 ; l’autre, dérangé, accuse sa grand-mère de 𝐯𝐢𝐨𝐥𝐞𝐫 𝐬𝐨𝐧 𝐢𝐧𝐭𝐢𝐦𝐢𝐭𝐞́ ; le troisième entretient une relation avec une femme éphébophile (qui éprouve 𝐮𝐧𝐞 𝐚𝐭𝐭𝐢𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐬𝐞𝐱𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐠𝐚𝐫𝐜̧𝐨𝐧𝐬 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞𝐬) ; et le quatrième tombe dans la folie en découvrant sa fille 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐞𝐥𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 à un ami attaché au lit. Les recherches pour ce prétendu film démarrent. Un jeune homme, âgé de 19 ans au moment des faits, 𝐞𝐬𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐚𝐜𝐭𝐞́ 𝐩𝐚𝐫 𝐉𝐞𝐚𝐧-𝐌𝐨𝐫𝐚𝐧𝐝𝐢𝐧𝐢 𝐞𝐧 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐮𝐫𝐞, 𝐬𝐮𝐫 𝐒𝐤𝐲𝐛𝐥𝐨𝐠 (disparu en 2023). J’ai réussi à retrouver le contact de cet individu, qui a accepté de témoigner, 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐜𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭 𝐝’𝐚𝐧𝐨𝐧𝐲𝐦𝐚𝐭. Nous l’appellerons donc, dans la suite de cette enquête, Quentin.

𝗗𝗲𝘂𝘅 𝗳𝗿𝗲̀𝗿𝗲𝘀 𝗳𝗮𝗰𝗲 𝗮̀ 𝘂𝗻 𝘀𝗲𝘂𝗹 𝗵𝗼𝗺𝗺𝗲 𝐐𝐮𝐞𝐧𝐭𝐢𝐧* 𝐚 𝟏𝟗 𝐚𝐧𝐬, et trouve l’idée marrante au départ : “Je me suis dit : Pourquoi pas, ça peut être drôle”. Mais alors qu’il imaginait être convié dans un véritable studio d’enregistrement, le jeune homme apprend que le casting se passe 𝐚𝐮 𝐬𝐞𝐢𝐧 𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐮 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧𝐚𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞, 𝐫𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐏𝐨𝐦𝐩𝐞, dans le 16e arrondissement de Paris. “J’y suis allé accompagné de 𝐦𝐨𝐧 𝐟𝐫𝐞̀𝐫𝐞, 𝐪𝐮𝐢 𝐚𝐯𝐚𝐢𝐭 𝟏𝟕 𝐚𝐧𝐬. Il était venu pour me soutenir, mais on n’imaginait pas une seule seconde se retrouver face à un tel piège” me confie Quentin*, qui, dix-neuf ans après les faits, 𝐬𝐞 𝐝𝐢𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐮𝐬𝐬𝐢 “𝐭𝐫𝐚𝐮𝐦𝐚𝐭𝐢𝐬𝐞́”. “C’était carrément chez lui, 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐚 𝐬𝐚𝐥𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐯𝐞́𝐞. Morandini m’avait remarqué et contacté via mon Skyblog de l’époque. Sa secrétaire me propose un casting” se souvient celui qui, à l’époque, 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐨𝐧𝐝 𝐂𝐚𝐭𝐡𝐞𝐫𝐢𝐧𝐞 𝐋𝐞𝐜𝐥𝐞𝐫𝐜 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐂𝐚𝐭𝐡𝐞𝐫𝐢𝐧𝐞 𝐋𝐞𝐟𝐫𝐨𝐢𝐝, une comédienne qui, au même moment, était chroniqueuse régulière de Morandini sur Direct 8. Le journaliste 𝐬’𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐭-𝐢𝐥 𝐢𝐧𝐬𝐩𝐢𝐫𝐞́ à l’époque du patronyme de sa chroniqueuse pour créer cet avatar ?

Mais qui était vraiment Catherine Leclerc ? Dans le dossier de justice 𝐪𝐮𝐞 𝐣’𝐚𝐢 𝐩𝐮 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐮𝐥𝐭𝐞𝐫 𝐞𝐧 𝐞𝐱𝐜𝐥𝐮𝐬𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́, les données informatiques recueillies au sujet des mails envoyés depuis l’adresse mail de Catherine Leclerc confondent trois individus : 𝐉𝐞𝐚𝐧-𝐌𝐚𝐫𝐜 𝐌𝐨𝐫𝐚𝐧𝐝𝐢𝐧𝐢, 𝐊𝐞𝐯𝐢𝐧 𝐕𝐚𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐞𝐭 𝐐𝐮𝐞𝐧𝐭𝐢𝐧 𝐌𝐨𝐧𝐨𝐭. Toutefois, aucune charge n’a été retenue contre Kevin Vatant et Quentin Monot, qui, bien que cités dans le dossier, 𝐧’𝐨𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐢𝐬 𝐝’𝐢𝐧𝐟𝐫𝐚𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐬𝐮𝐟𝐟𝐢𝐬𝐚𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐚𝐫𝐚𝐜𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐬𝐞́𝐞 pour être mis en examen et condamnés. En France, la création d’un faux compte n’est pas illégale, à condition que l’identité choisie 𝐧’𝐮𝐬𝐮𝐫𝐩𝐞 𝐩𝐚𝐬 𝐜𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝’𝐮𝐧 𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬. Le casting démarre mal. D’entrée, le jeune homme reçoit une première question qui donne le ton : “𝐓’𝐞𝐬 𝐡𝐞́𝐭𝐞́𝐫𝐨 𝐨𝐮 𝐡𝐨𝐦𝐨 ?” Confronté aux caméras branchées sur lui et à l’appareil photo que tenait Jean-Marc Morandini dans ses mains, Quentin* n’a eu aucun mot à redire, 𝐞𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐪𝐮𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝’𝐲 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐞𝐧𝐭𝐢𝐫 𝐨𝐮 𝐧𝐨𝐧 : “Je me suis dit que c’était logique, j’étais censé passer un casting. Du coup, je n’ai rien dit”. Mais les choses dérapent rapidement : “𝐈𝐥 𝐚 𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞𝐬 𝐭𝐫𝐞̀𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐮𝐥𝐢𝐞̀𝐫𝐞𝐬, 𝐞𝐭 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐯𝐞𝐬. 𝐈𝐥 𝐚 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐬𝐮𝐩𝐞𝐫 𝐦𝐚𝐥𝐢𝐧. C’était petit à petit. Peux-tu enlever ton tee-shirt… Puis peux-tu enlever ton pantalon… Puis ton boxer… Puis tes chaussettes”. Jusqu’au couperet final : “𝐏𝐞𝐮𝐱-𝐭𝐮 𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐞́𝐫𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐭𝐞 𝐦𝐚𝐬𝐭𝐮𝐫𝐛𝐞𝐫 ?” Quentin* est gêné, refuse. Morandini insiste et lui propose même de le laisser seul dans la salle, toujours avec les caméras allumées, pour 𝐪𝐮’𝐢𝐥 𝐩𝐮𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐞́𝐫𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐝𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞𝐬 : “Il a vu que j’étais bloqué, et que c’était mort pour moi. Il m’a dit : Attends, je vais dans la cuisine cinq minutes, tu peux te détendre, 𝐩𝐫𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐦𝐚𝐠𝐚𝐬𝐢𝐧𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐭’𝐞𝐱𝐜𝐢𝐭𝐞𝐫”. Morandini s’exfiltre, et en profite, dans le couloir, pour 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐞 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐫𝐞̀𝐫𝐞 𝐦𝐢𝐧𝐞𝐮𝐫. De retour dans le bureau quelques minutes plus tard, Morandini se retrouvera confronté à un mur : 𝐐𝐮𝐞𝐧𝐭𝐢𝐧*, 𝐫𝐡𝐚𝐛𝐢𝐥𝐥𝐞́, 𝐫𝐞𝐟𝐮𝐬𝐞𝐫𝐚 𝐝’𝐚𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐣𝐮𝐬𝐪𝐮’𝐚𝐮 𝐛𝐨𝐮𝐭 des demandes consternantes du néo-producteur, et mettra un terme au casting. Pour s’excuser, le producteur fera un chèque à Quentin*, pour lui payer ses frais de trains et d’hôtel. 𝐌𝐨𝐧𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐮 𝐝𝐞́𝐟𝐫𝐚𝐢𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 : 𝟖𝟎 𝐞𝐮𝐫𝐨𝐬. Le jeune homme l’encaissera. Il a aujourd’hui le même compte bancaire qu’en 2006, et 𝐜𝐞𝐭 𝐞𝐧𝐜𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐟𝐚𝐜𝐢𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐫𝐞𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞́. Quentin* parti, Morandini est intéressé par un autre jeune homme : 𝐬𝐨𝐧 𝐟𝐫𝐞̀𝐫𝐞, 𝐝𝐞 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐢𝐬 𝐬𝐨𝐧 𝐜𝐚𝐝𝐞𝐭, encore mineur. Alors que les deux frères sont dans le couloir, il propose à Mathias* de passer un casting. Il est simplement venu accompagner son frère aîné, et n’a pas du tout vocation à passer un casting pour un remake de Ken Park. Mais si le jeune homme est mineur, Jean-Marc Morandini l’invite toutefois à rentrer dans son bureau pour passer le casting. “𝐀 𝐜𝐞 𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭-𝐥𝐚̀, 𝐣𝐞 𝐧𝐞 𝐥𝐮𝐢 𝐚𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐬 𝐞𝐧𝐜𝐨𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐭 𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐣’𝐚𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐯𝐞́𝐜𝐮 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐛𝐮𝐫𝐞𝐚𝐮, 𝐝𝐨𝐧𝐜 𝐌𝐚𝐭𝐡𝐢𝐚𝐬* 𝐧’𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐚𝐮 𝐜𝐨𝐮𝐫𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐢𝐞𝐧. Il y est allé tout sourire, pensant que ça allait être drôle” m’explique son frère aîné, qui regrette, a posteriori, de 𝐧𝐞 𝐩𝐚𝐬 𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐨𝐬𝐞́ 𝐬’𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐩𝐨𝐬𝐞𝐫. “Il m’a demandé les mêmes choses. 𝐃𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐭𝐞, 𝐬𝐢 𝐣’𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐬 𝐡𝐨𝐦𝐨 𝐨𝐮 𝐡𝐞́𝐭𝐞́𝐫𝐨. Puis il m’a fait me déshabiller petit à petit. C’était le même mode opératoire. 𝐈𝐥 𝐦’𝐚 𝐞́𝐠𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐦𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞́ 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐜𝐞̀𝐧𝐞𝐬 𝐭𝐫𝐞̀𝐬 𝐡𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐟𝐢𝐥𝐦 𝐊𝐞𝐧 𝐏𝐚𝐫𝐤, pour que je me rende compte de ce qu’il voulait produire. Puis petit à petit, il a fini par me demander de me dévêtir complètement, 𝐝’𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐞́𝐫𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐦𝐞 𝐦𝐚𝐬𝐭𝐮𝐫𝐛𝐞𝐫” m’explique Mathias*, qui, comme son frère, a gardé la raison jusqu’au bout, et a réussi à refuser et partir. Pour les deux frères, si ces faits remontent dix-neuf en arrière, ils ne sont pas oubliés pour autant. Il en reste encore quelques séquelles difficiles à oublier : “𝐎𝐧 𝐬’𝐞𝐬𝐭 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫. 𝐈𝐥 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐚 𝐟𝐢𝐥𝐦𝐞́𝐬, 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐚 𝐦𝐢𝐭𝐫𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞́𝐬, 𝐜𝐡𝐚𝐜𝐮𝐧 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐫. 𝐇𝐞𝐮𝐫𝐞𝐮𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐢𝐥 𝐧𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐚 𝐩𝐚𝐬 𝐭𝐨𝐮𝐜𝐡𝐞́𝐬, 𝐞𝐭 𝐢𝐥 𝐧𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞́ 𝐚𝐮𝐜𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐚𝐯𝐞𝐮𝐫 𝐬𝐞𝐱𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞”. 𝐀𝐮𝐜𝐮𝐧𝐞 𝐚𝐥𝐥𝐮𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐢𝐧𝐜𝐞𝐬𝐭𝐮𝐞𝐮𝐬𝐞, 𝐚𝐮𝐜𝐮𝐧𝐞 𝐢𝐧𝐜𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐨𝐮 𝐢𝐧𝐯𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚̀ 𝐥’𝐢𝐧𝐜𝐞𝐬𝐭𝐞 𝐧𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞́𝐬 à Jean-Marc Morandini, puisque les deux frères ont été castés tour à tour, et ne se sont retrouvés dans la même pièce au même moment. Toutefois, 𝐥’𝐚𝐛𝐮𝐬 𝐝𝐞 𝐟𝐚𝐢𝐛𝐥𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐜𝐚𝐫𝐚𝐜𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐬𝐞́, et la prise de photographies et de vidéos à caractère pornographique, sans le consentement écrit ou oral des individus, est sévèrement punie par la loi, encore plus lorsqu’il s’agit 𝐝’𝐮𝐧 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞 𝐡𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐦𝐢𝐧𝐞𝐮𝐫. De surcroît, le fait de filmer un individu mineur, pour quelque motif qui soit, doit être validé par le mineur, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐚𝐮𝐬𝐬𝐢 𝐞𝐭 𝐬𝐮𝐫𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐨𝐮 𝐭𝐮𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐥𝐞́𝐠𝐚𝐮𝐱. « Ils n’ont jamais été informés » me confirmeront les deux frères, qui, depuis dix-neuf ans, 𝐧𝐞 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐨𝐧𝐭 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐫𝐢𝐞𝐧 𝐝𝐢𝐭, « 𝐡𝐨𝐧𝐭𝐞𝐮𝐱 ».

𝗦𝘁𝗿𝗶𝗽-𝗽𝗼𝗸𝗲𝗿 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗮𝗱𝗼𝘀 En dehors des castings proposés pour le film Ken Park, qui ne verra finalement jamais le jour, 𝐥𝐚 𝐫𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐏𝐨𝐦𝐩𝐞 a aussi connu de nombreux autres évènements. C’est le cas de parties de strip-poker, 𝐪𝐮𝐞 𝐌𝐨𝐫𝐚𝐧𝐝𝐢𝐧𝐢 𝐚 𝐯𝐚𝐧𝐭𝐞́𝐬 𝐚̀ 𝐮𝐧 𝐚𝐝𝐨𝐥𝐞𝐬𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝟏𝟓 𝐚𝐧𝐬 sur le réseau social Facebook il y a une dizaine d’années. J’ai pu rencontrer 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐦𝐚𝐧 𝐝𝐞 𝐜𝐞𝐭 𝐚𝐝𝐨𝐥𝐞𝐬𝐜𝐞𝐧𝐭 de l’époque, désormais âgé de 25 ans, qui avait été informée par son fils de cette histoire, à laquelle elle s’était empressée de mettre un terme, 𝐞𝐧 𝐩𝐫𝐞𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬 𝐞𝐧 𝐦𝐚𝐢𝐧. “Mon fils avait commenté une publication sur Facebook qui parlait de strip-poker. Il avait identifié ses copains de l’époque, en leur disant, en s’amusant : Venez, on fait ça quand ? 𝐀 𝐩𝐞𝐢𝐧𝐞 𝐝𝐢𝐱 𝐦𝐢𝐧𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐭𝐚𝐫𝐝, 𝐌𝐨𝐫𝐚𝐧𝐝𝐢𝐧𝐢 𝐥’𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐚𝐜𝐭𝐞́ 𝐬𝐮𝐫 𝐅𝐚𝐜𝐞𝐛𝐨𝐨𝐤 𝐞𝐧 𝐩𝐫𝐢𝐯𝐞́. Il avait instantanément vu et lu son message, qui était juste grivois et à destination de ses copains. Il n’avait que 15 ans… 𝐈𝐥 𝐥𝐮𝐢 𝐚 𝐝𝐢𝐭 𝐪𝐮’𝐢𝐥 𝐟𝐚𝐢𝐬𝐚𝐢𝐭 𝐫𝐞́𝐠𝐮𝐥𝐢𝐞̀𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐬𝐭𝐫𝐢𝐩-𝐩𝐨𝐤𝐞𝐫 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐦𝐢𝐬 𝐚̀ 𝐥𝐮𝐢, 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐨𝐧 𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐫𝐢𝐬𝐢𝐞𝐧, 𝐞𝐭 𝐪𝐮’𝐢𝐥𝐬 𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐛𝐢𝐞𝐧𝐯𝐞𝐧𝐮𝐬. Il était tard, aux alentours de 23h-minuit. Mon fils est venu me montrer la discussion. J’étais révulsée. J’ai écrit à la place de mon fils : 𝐃𝐞́𝐠𝐚𝐠𝐞, 𝐠𝐫𝐨𝐬 𝐩𝐨𝐫𝐜. Et nous l’avons bloqué” m’explique la mère de famille, toujours aussi remontée dix ans après les faits.

𝗗𝗲𝘀 𝗿𝗮𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁𝘀 « 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗲𝗻𝘁𝗶𝘀 » 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗰𝗲𝗿𝘁𝗮𝗶𝗻𝘀 De nombreux autres témoignages m’ont été remontés, mais 𝐩𝐥𝐮𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐬 𝐨𝐧𝐭 𝐫𝐞𝐟𝐮𝐬𝐞́ 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐥𝐞𝐫 : “C’est du passé, je ne veux plus en parler” arguera l’un d’entre eux, quand un autre me menacera de poursuites judiciaires si “je publie son casting”. L’un d’eux m’est évoqué par l’une des victimes qui souhaite rester silencieuse. Elle m’évoque un nom, et des faits précis : “𝐈𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞́ 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐦𝐨𝐢, 𝐞𝐭 𝐢𝐥 𝐥𝐮𝐢 𝐚 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐞𝐥𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧. Et devant moi, il s’est vanté d’avoir été invité à des soirées où il prétendait avoir fait 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐞𝐥𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚̀ 𝐝’𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐚𝐦𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐌𝐨𝐫𝐚𝐧𝐝𝐢𝐧𝐢”. Sans preuve aucune des faits allégués, et visiblement parfaitement consentis, je conserverai donc 𝐥’𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́𝐬 que le jeune homme avait citées. J’ai retrouvé la trace de ce jeune homme. Agressif dès le départ, l’homme met aussitôt un frein à notre entretien, en arguant, 𝐚̀ 𝐯𝐢𝐧𝐠𝐭 𝐫𝐞𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐚𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬, 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐮𝐧 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐩𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐜œ𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐧𝐧𝐞́𝐞𝐬, que tous les rapports qu’il a eus étaient parfaitement “consentis”. Il lâchera toutefois une bombe pendant l’échange, qui me fera tilt : “𝐉’𝐚𝐮𝐫𝐚𝐢𝐬 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐯𝐨𝐮𝐥𝐮 𝐪𝐮’𝐢𝐥 𝐦𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐞, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐜̧𝐚 𝐧’𝐚 𝐩𝐚𝐬 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐥𝐞 𝐜𝐚𝐬.” Que cherchait vraiment cet individu ? La promotion canapé pour la gloire et les paillettes ? Face à des injures foisonnantes, je finirai par mettre un terme à cet échange lunaire. La liste des victimes de faux castings et de discussions enflammées en tout genre est sûrement encore longue, 𝐬𝐨𝐧 𝐜𝐚𝐫𝐚𝐜𝐭𝐞̀𝐫𝐞 𝐞𝐱𝐡𝐚𝐮𝐬𝐭𝐢𝐟 𝐢𝐧𝐚𝐭𝐭𝐞𝐢𝐠𝐧𝐚𝐛𝐥𝐞, et les victimes, dans l’ombre, silencieuses et recluses dans la peur pour les unes, ou le syndrome de Stockholm pour les autres. A ce jour, Jean-Marc Morandini a été condamné en première instance et en seconde instance pour “travail dissimulé” et “corruption de mineurs”. 𝐈𝐥 𝐬’𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐯𝐮 𝐞𝐧 𝐜𝐚𝐬𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐝𝐨𝐬𝐬𝐢𝐞𝐫𝐬, 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐦𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐮𝐦𝐞́ 𝐢𝐧𝐧𝐨𝐜𝐞𝐧𝐭 de l’ensemble des faits qui lui sont imputés.

𝗖𝗼𝗻𝘁𝗿𝗮𝗱𝗶𝗰𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 : 𝗝’𝗮𝗶 𝗷𝗼𝗶𝗻𝘁 𝗮̀ 𝘁𝗿𝗼𝗶𝘀 𝗿𝗲𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗹’𝗮𝘃𝗼𝗰𝗮𝘁𝗲 𝗱𝗲 𝗠. 𝗠𝗼𝗿𝗮𝗻𝗱𝗶𝗻𝗶, 𝗮𝗳𝗶𝗻 𝗱’𝗮𝗰𝗰𝗼𝗿𝗱𝗲𝗿 𝗮̀ 𝘀𝗼𝗻 𝗖𝗹𝗶𝗲𝗻𝘁 𝘂𝗻 𝗱𝗿𝗼𝗶𝘁 𝗱𝗲 𝗿𝗲́𝗽𝗼𝗻𝘀𝗲 𝗲𝘁 𝘂𝗻 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗮𝗱𝗶𝗰𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗳𝗮𝗰𝗲 𝗮̀ 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗲𝗻𝗾𝘂𝗲̂𝘁𝗲, 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘂𝗻 𝗱𝗲́𝗹𝗮𝗶 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝗿𝗮𝗶𝘀𝗼𝗻𝗻𝗮𝗯𝗹𝗲 (𝘀𝘂𝗽𝗲́𝗿𝗶𝗲𝘂𝗿 𝗮̀ 𝗱𝗶𝘅 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀). 𝗧𝗼𝘂𝘀 𝗺𝗲𝘀 𝗺𝗮𝗶𝗹𝘀 𝘀𝗼𝗻𝘁 𝗿𝗲𝘀𝘁𝗲́𝘀 𝘀𝗮𝗻𝘀 𝗿𝗲́𝗽𝗼𝗻𝘀𝗲.

Source: https://x.com/clem_garin/status/1909154245246328913

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