🎭 Les faux castings de Morandini : retour sur une affaire trouble
Catherine Leclerc, cette fameuse secrétaire de production fictive, déjà dénoncée dans l’affaire des Faucons, n’est pas apparue du jour au lendemain. Dès 2006, elle était déjà impliquée dans un projet pour le moins douteux : une adaptation du film érotique américain Ken Park, orchestrée par nul autre que Jean-Marc Morandini.
Des années avant les révélations médiatiques sur ses méthodes de recrutement pour des projets comme la série Les Faucons, Morandini utilisait déjà des alias et des subterfuges pour contacter de jeunes hommes. L’objectif ? Des castings qui flirtaient dangereusement avec l’impudeur, parfois même en présence de mineurs.
🎞️ Un “remake” de Ken Park, prétexte à des auditions troublantes
L’histoire commence sur Skyblog, feu réseau social prisé des adolescents des années 2000. C’est là que Jean-Marc Morandini entre en contact avec « Quentin », un jeune homme de 19 ans à l’époque. Sous prétexte de proposer un rôle dans une adaptation de Ken Park, un film controversé du réalisateur Larry Clark, il l’invite à un casting atypique… directement à son domicile parisien de la rue de la Pompe.
Une fois sur place, Quentin découvre avec stupeur que le « casting » consiste en une série de demandes allant de plus en plus loin : mettre torse nu, puis nu, puis se masturber face caméra. Une mise en scène glaçante, filmée par Morandini lui-même, avec l’excuse grossière d’un « exercice de jeu d’acteur ».
Mais ce n’est pas tout : Quentin était accompagné de son frère mineur, qui, à son tour, est invité à participer au casting. Même mode opératoire. Même insistance. Même conclusion : un malaise palpable, et un événement traumatisant que les deux frères décrivent encore aujourd’hui comme marquant.
🧾 Une couverture alias “Catherine Leclerc”
Les témoignages confirment un modus operandi bien rodé. La fameuse “Catherine” contactait les jeunes sur les réseaux, organisait un rendez-vous dans l’appartement parisien du journaliste et vantait un projet artistique qui masquait en réalité des auditions pornographiques déguisées.
Les investigations ont mis en lumière que trois identités sont attachées à cette adresse e-mail : celle de Jean-Marc Morandini lui-même, et potentiellement celles de deux proches collaborateurs. Si l’alias n’est pas constitutif d’un délit en soi, la manipulation qui en découle, elle, semble bien plus grave.
🃏 Strip-poker et jeux sexuels : d’autres pratiques suspectes
Autre témoignage édifiant : celui d’une mère, alertée par son fils de 15 ans qui s’était vu proposer une soirée de strip-poker entre « amis » par Jean-Marc Morandini, toujours via message privé sur Facebook. La mère met fin immédiatement à la discussion, indignée par l’approche directe envers un mineur visiblement ciblé par des comportements prédateurs.
⚖️ Une zone grise entre le faux casting et la prédation
Certains jeunes hommes rencontrés ont évoqué des rapports « consentis », bien que placés dans des contextes déséquilibrés moralement. L’un d’eux affirme même « qu’il aurait préféré être payé »… Des déclarations qui interrogent sur le pouvoir de séduction, voire de manipulation, exercé sous couvert de promesse de carrière.
Absence de caméras professionnelles. Aucune structure de production déclarée. Pas de contrat signé. Encore moins de vérification parentale pour les mineurs. Tout semble indiquer que ces séances servaient d’autres objectifs.
⚠️ La justice et la voix des victimes
À ce jour, Jean-Marc Morandini a été condamné en première et seconde instance pour « corruption de mineurs » et recours à une main-d’œuvre non déclarée. Il reste néanmoins présumé innocent concernant d’autres faits en cours d’instruction ou prescrits.
Clément Garin a tenté à plusieurs reprises de solliciter le droit de réponse de l’avocate de M. Morandini. Tous ses mails sont restés sans suite à la date de publication.
📌 Conclusion temporaire mais nécessaire
Ces révélations nous rappellent combien les abus de pouvoir dans le secteur de l’audiovisuel peuvent prendre des formes insidieuses. Le storytelling parfois flatteur qui masquait ces agissements commence à se fissurer grâce à la force du journalisme d’enquête et aux voix, longtemps tues, qui osent maintenant parler.
🖋️ Article rédigé à partir des révélations de Clément Garin, journaliste indépendant. Pour lire toutes ses enquêtes :