Le bras de fer entre Cyril Hanouna et David Larramendy
Une nouvelle qui fait du bruit sur les ondes ! Tandis que Cyril Hanouna s’apprête à effectuer une arrivée retentissante sur les antennes de Fun Radio et W9, les coulisses du projet s’échauffent. En ligne de mire : David Larramendy, président du directoire de M6 Publicité et patron du pôle radio du groupe M6, qui souhaiterait imposer à Hanouna une condition inédite dans l’univers radiophonique français : le time-delay. 
Ce procédé consiste à instaurer un décalage de plusieurs minutes entre ce qui est enregistré et ce qui est diffusé, permettant aux producteurs de supprimer ou modifier des propos problématiques. Si la méthode est fréquente à la télévision, elle est quasiment inexistante à la radio, où le temps réel est roi. C’est donc une vraie révolution que voudrait impulser Larramendy pour sécuriser l’antenne en cas de dérapages — un sujet désormais récurrent quand on parle de Cyril Hanouna.
Des tensions grandissantes dans les coulisses
Depuis plusieurs semaines, selon plusieurs confrères de la presse média, les rapports entre Hanouna et Larramendy seraient devenus extrêmement tendus. Hanouna, figure clivante mais puissante du paysage audiovisuel français, prévoit de débarquer fort chez Fun Radio, avec une émission en quotidienne ou hebdomadaire — un énorme enjeu pour le groupe M6, qui cherche à booster ses audiences radio. 
Mais une fuite récente a mis le feu aux poudres : un courriel confidentiel envoyé à 29 chroniqueurs, même ceux qui apparaissent rarement à l’écran, laissait entendre une redéfinition du rôle de chacun, peut-être en faveur de la radio. Coïncidence ? Peu probable. Plusieurs sources internes évoquent une manœuvre stratégique, lancée pour renforcer la position de Hanouna dans les négociations. 
“C’est évident qu’il cherche à leur mettre la pression”, a déclaré un directeur de station concurrente, sous couvert d’anonymat.
Le time-delay : sécurité utile ou défi à la liberté d’expression ?
À la télévision, le time-delay est utilisé dans des émissions comme Star Academy, Danse avec les stars, Miss France ou encore Quotidien. Cela permet à la production de couper rapidement une séquence litigieuse, voire d’éviter un scandale. 
Mais Hanouna a toujours résisté à cette forme de censure technique. Touche pas à mon poste (TPMP) est l’un des derniers bastions du vrai direct à la télé. Cet aspect est pour beaucoup ce qui rend l’émission si imprévisible — et donc aussi captivante pour le public.
En radio cependant, l’idée d’un time-delay est quasiment sans précédent. Un directeur national d’antenne partage son étonnement :
“Je n’ai jamais vu ça appliqué en radio. Ce serait complètement du jamais-vu !”
Car, dans un univers radiophonique dominé par l’instantanéité, un tel dispositif pourrait être vu comme une perte d’authenticité, voire comme une tentative de museler l’animateur.
Le spectre des dérapages passés
Ce débat ne sort pas de nulle part. En 2023, l’Arcom (ex-CSA), autorité de régulation de l’audiovisuel, a lourdement sanctionné TPMP pour plusieurs séquences problématiques, notamment autour de propos sur des faits divers judiciaires. 
À l’époque, Hanouna et la chaîne C8 avaient brièvement suggéré la mise en place d’un time-delay comme mesure de sécurité, espérant apaiser les tensions avec le régulateur. Mais la proposition avait été jugée insuffisante au regard de la gravité des manquements.
Aujourd’hui, le retour de cette idée — cette fois dans le giron de Fun Radio / M6 — montre que certains dirigeants veulent réduire les risques réputationnels et protéger leurs annonceurs face à la nature clivante d’Hanouna. 
Une décision encore incertaine…
Alors, Hanouna cédera-t-il à cette exigence ? Acceptera-t-il une forme de contrôle inédit, lui qui a fait de la spontanéité son arme de prédilection ? Ou au contraire, refusera-t-il catégoriquement toute ingérence, quitte à compromettre son arrivée sur Fun Radio ?
Du côté de David Larramendy et du groupe M6, l’heure est à l’arbitrage stratégique. D’un côté, Hanouna peut attirer des millions d’auditeurs potentiels. De l’autre, il peut aussi être source de polémiques dévastatrices. M6 est donc face à un dilemme : miser sur la promesse d’audience ou sécuriser son image de marque.
Une chose est sûre : l’arrivée de Cyril Hanouna dans le groupe M6 ne sera pas un long fleuve tranquille. L’affaire du time-delay pourrait bien être le premier épisode d’une longue série de bras de fer internes…
Source presse : Clément Garin — journaliste médias reconnu, ancien chroniqueur de TPMP, désormais auteur indépendant. Il publie ses enquêtes sur l’industrie de la télévision, de la radio et de l’influence via sa newsletter Substack. 
clemgarin.substack.com
