Anne-Élisabeth Lemoine : ses débuts à RMC

🎙️ « On m’a collé les sujets santé parce que j’étais une bonne femme » : Anne-Élisabeth Lemoine se confie sur ses débuts à RMC

Anne-Élisabeth Lemoine, aujourd’hui animatrice emblématique de France 5, revient sans détour sur ses premiers pas dans le journalisme, loin des projecteurs de son émission C à vous. Dans une interview accordée à L’Équipe publiée le 17 avril 2025, elle partage avec franchise les obstacles liés aux stéréotypes de genre qu’elle a rencontrés, notamment dans le domaine du sport.

🌟 D’une chroniqueuse « santé » à une figure incontournable de la télévision

Chaque soir, du lundi au vendredi, Anne-Élisabeth illumine l’access prime time dans C à vous, une émission qu’elle anime depuis septembre 2017. Mais avant cette renommée, son parcours a commencé dans le service des sports du quotidien régional Nord Éclair. Elle rejoint ensuite RMC en tant que chroniqueuse, mais ne couvre pas le sport comme elle l’aurait désiré.

Elle confie : On m’a collé les sujets santé parce que j’étais une bonne femme. Une réalité révélatrice des années 1990, où les femmes étaient rarement invitées à commenter des événements sportifs en direct.

⚽ Rêves de commenter un match et prise de conscience

Anne-Élisabeth explique qu’elle aurait adoré partager la passion des commentateurs sportifs comme Vincent Alix et Jano Rességuié : J’écoutais leur multiplex chaque samedi soir et cela me rendait hystérique. Je rêvais de hurler « buuut ! » au micro. Il n’y a rien de plus difficile que de décrire un match, de le faire vivre, de faire passer l’émotion. Je trouvais ça tellement classe. Pourtant, elle ne s’est jamais lancée : C’était les années 1990, aucune femme ne commentait, donc ce n’était même pas une option.

Elle ajoute, avec une certaine lucidité : Après, cela m’allait très bien, je suis une bonne pâte. Il n’y avait pas de rébellion, j’aurais peut-être dû… C’était acquis pour tout le monde qu’une voix de femme qui gueule « but », ce n’est pas possible, qu’on monte trop dans les aigus, que je n’y connaissais rien…

Et de conclure sur cette injustice : Ce qui n’était pas faux. Mais on peut se former, apprendre, comme dans n’importe quel domaine. 🔥

📺 Sur le sexisme des débuts, elle dénonce avec franchise

Interrogée sur un reportage qu’elle a réalisé au début des années 2000 dans On ne peut pas plaire à tout le monde (France 3), où elle insistait sur le « côté sexy » de Bixente Lizarazu, Anne-Élisabeth se montre très critique :

Eh bien c’est nul ! Je ne le ferais pas aujourd’hui. Cela me mettait dans le rôle d’une midinette débile. Même s’il y avait beaucoup d’humour, que lui en jouait évidemment, c’était on ne peut plus cliché. Si un journaliste avait fait la même chose avec une championne, on rediffuserait l’archive en disant « regardez ce sexisme, cette misogynie ».

Elle souligne l’évolution des consciences : À l’époque, personne ne s’était posé la question mais aujourd’hui, je suis bien contente que tout le monde fasse son propre examen de conscience. 🌍

Anne-Élisabeth Lemoine livre ainsi un témoignage précieux sur le chemin parcouru mais aussi sur les freins liés aux préjugés sexistes dans les médias sportifs à la fin du XXe siècle.

Source : https://www.ozap.com/actu/on-ma-colle-les-sujets-sante-parce-que-jetais-une-bonne-femme-anne-elisabeth-lemoine-se-confie-sans-detour-sur-ses-debuts-a-rmc/649585

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