Gisèle Pelicot porte plainte contre « Paris Match » après la diffusion de photos volées, son fils appelle au « boycott » du magazine 🔥
Devenue une figure emblématique du mouvement féministe lors du procès des viols de Mazan, Gisèle Pelicot a annoncé ce jeudi 17 avril, par l’intermédiaire de ses avocats, son intention de porter plainte contre le magazine Paris Match. En cause : la publication de plusieurs photos issues de sa vie privée, dont une en Une de l’hebdomadaire, prises sans son consentement. Ces images la montrent avec un homme présenté comme son nouveau compagnon.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, l’un de ses avocats, Me Antoine Camus, a exprimé son fort désaccord : « À chaque fois que l’intimité de la vie privée de notre cliente sera atteinte, on va réagir et faire condamner. » Il ajoute :
« Sur le fond, c’est très choquant vu qu’il s’agit de l’histoire d’une femme dont le consentement a été nié pendant dix ans et dont le calvaire a été rappelé par les quelque 3 000 photos et vidéos prises à son insu. Or, faire l’objet après ça d’une paparazzade, c’est n’avoir rien compris à ces quatre mois de procès. »
« Le dénominateur commun entre ce qu’elle a subi et cette Une, c’est le consentement » 🌍
Âgée de 72 ans, Gisèle Pelicot a enduré pendant près d’une décennie des viols organisés par son ex-mari, qui la droguait avant de la faire agresser par au moins cinquante inconnus recrutés en ligne. De septembre à décembre 2024, elle a affronté ses bourreaux lors d’un procès retentissant devant la cour criminelle de Vaucluse, refusant le huis clos pour que, disait-elle, « la honte change de camp ». Ce combat lui a valu d’être reconnue, mercredi 16 avril, parmi les « 100 personnes les plus influentes de 2025 » par le magazine Time.
Son avocat Stéphane Babonneau dénonce lui aussi cette nouvelle violation de la vie privée perpétrée par Paris Match :
« ‘Paris Match’ récidive en violant sa vie privée. »
Au moment du procès, le magazine avait déjà publié une photo de mariage de Mme Pelicot avec son ex-mari Dominique Pelicot, condamné en décembre 2024 à vingt ans de réclusion criminelle. Me Babonneau insiste : « Ces photos ont été prises à son insu, sans aucune démarche pour obtenir son autorisation ou même vérifier les informations publiées. » Il réfute également toute négociation avec la plateforme HBO concernant une adaptation de son livre en cours d’écriture.
L’avocat rappelle aussi que Gisèle Pelicot n’a donné aucune interview, se contentant de s’exprimer en public seulement deux fois, au début et à la fin du procès. L’article n’a pas été signalé à Mme Pelicot avant publication : « Elle l’a découvert brutalement ce matin, ce qui prouve un manque total d’humanité envers elle. Elle cherche à reprendre une vie normale après quatre mois de procès hors norme. »
Cette publication intervient quelques jours après la diffusion sur TikTok d’un « starter pack » à son effigie, promouvant un site de libertinage. « C’est une semaine particulièrement difficile pour elle », conclut Me Babonneau.
Pour Me Antoine Camus, interrogé par BFMTV, « Gisèle Pelicot n’a pas choisi la notoriété qui est la sienne ». « Elle a été privée de son libre arbitre pendant dix ans et son monde s’est écroulé avec la découverte de milliers de photos prises à son insu. » Il ajoute :
« Ça recommence alors que la séquence judiciaire est close et qu’elle a décidé de se tenir à l’écart des médias pour se reconstruire paisiblement. »
« On ne respecte rien et surtout on ne comprend manifestement rien à ce qui était au cœur de ce procès : le respect du consentement et du libre arbitre. »
Son fils appelle au boycott de « Paris Match » ✊
Jeudi soir, le fils de Gisèle Pelicot a pris la parole sur BFMTV pour condamner la publication :
« Ce que je veux dire aux Français, c’est que notre mère n’a pas demandé à faire la Une de ce magazine. Elle aspire à une vie la plus paisible possible. »
« Aux lecteurs habituels de ce magazine, je demande de réagir avec mépris et de boycotter ce journal, de préférence en ne prenant pas l’édition de cette semaine. »
« Le dénominateur commun entre ce qu’elle a subi et cette Une, c’est le consentement. Elle n’a pas donné son consentement pour faire la Une, et cela fait écho à la boussole du procès de Mazan, centrée sur le consentement. »
Cette affaire relance ainsi un combat fondamental autour du respect de la vie privée et du consentement, deux éléments au cœur du long et douloureux témoignage de Gisèle Pelicot. 💪
Source : ozap.com