INFO CGTV. Au royaume des « 12 coups », les intermittents prennent des coups 🎬
🎯 Un jeu à succès… mais pas sans polémiques
Depuis des années, Les 12 coups de midi est un véritable phénomène à la télévision française, affichant des audiences records aux côtés du 13h de Marie-Sophie Lacarrau. Pourtant, la production du programme animé par Jean-Luc Reichmann soulève de nombreuses critiques. Des interrogations persistent : le candidat star Emilien serait-il favorisé ? Si sa culture générale est indiscutable, plusieurs facilités accordées par la production attirent l’attention.
D’anciens candidats témoignent : récemment, l’un d’eux qui menait face à Emilien s’est vu poser, au moment critique, une série de questions sur ses thèmes faibles, écartant délibérément ceux qu’il maîtrise.
“Je peux te confirmer que c’est orienté. À l’inscription, ils demandent tes points faibles. J’étais mauvais en littérature et cuisine. Face à Emilien au coup fatal, toutes mes questions sont tombées sur ces catégories ! Aucun sport, cinéma ou actu. C’est magouille et compagnie.”
Qui décide des « cartouchiers » ? 🤔
En France, le commissaire de justice n’a aucune obligation de valider à l’avance les questions des candidats. La production dispose donc d’une grande liberté pour choisir quoi demander.
- Pour les duels, trois « cartouchiers » A, B ou C existent : le A (facile), le B (moyen), le C (très difficile).
- Le cartouchier C est utilisé pour éliminer un candidat gênant.
- Pour un “coup de maître”, la difficulté des questions s’ajuste au bon vouloir de la production.
- Quand un candidat est supposé échouer, la question posée devient intentionnellement complexe.
Le choix du cartouchier détermine donc largement le destin du candidat, loin d’un pur hasard ou d’une stricte équité.
Des candidats lucides sur leur sort 💡
À force, les participants ne sont plus dupes. Ainsi, à la perspective d’affronter le champion Emilien, beaucoup racontent leur résignation.
“En connaissant ma date de passage et la présence d’Emilien, je savais que je n’étais là que pour la figuration. Tout le monde le savait et on en rigolait. Belle rencontre, jolie expérience, mais aucun suspense…”
Un ex-champion du top 10 confie également :
“En première manche, les autres candidats se tapent des questions hyper techniques ou impossibles, nous c’est de la culture générale simple. On n’est jamais en danger en début de partie. Le vrai enjeu pour la prod, c’est le pic d’audience de 12h30, donc on évite de faire chuter un champion avant.”
Des manipulations récurrentes ⚡
Certaines pratiques remontent à plusieurs années. Ainsi, un candidat a constaté un montage truqué de sa défaite lors de la diffusion :
“On m’a fait passer pour un idiot. À la télé, la question n’était pas celle posée sur le plateau ! La question diffusée, j’aurais su répondre. Mais pas celle reçue lors de ma partie. Montage trompeur, jamais je n’aurais perdu sinon !”
Il écrira au producteur et découvrira que tout était orchestré pour conserver le champion en place, dont les gains étaient colossaux à l’époque.
Des intermittents sous-payés et hors-la-loi 💸
Selon plusieurs sources, les intermittents ne sont pas payés conformément à la législation. Contrairement à d’autres émissions où ils reçoivent une facture et un salaire, à « Les 12 coups de midi », ils sont rémunérés en chèques cadeaux Cado ou Cadhoc, loin de la légalité.
- Dans d’autres jeux : 30 à 40 € la demi-journée, jusqu’à 70 € selon l’émission et l’animateur.
- Aux 12 coups de midi : 60 € la demi-journée le matin, 40 € l’après-midi.
- Le public reçoit uniquement 10 €.
Problème majeur : les chèques cadeaux ne constituent pas une rémunération acceptable. Certains intermittents reçoivent même des attestations de déplacement professionnel pendant le Covid, preuve du lien de travail, mais repartent avec des bons cadeaux.
“À la fin de la journée, tout se règle sur une table, aux vestiaires. On prend nos bons cadeaux alors qu’on est censés être des intermittents… Mais pour faire bouillir la marmite, on se tait !”
Un avocat spécialisé rappelle :
“Le paiement d’intermittents doit se faire par contrat, sous forme de CDD d’usage. Les chèques cadeaux ne sont pas légaux. Cela peut relever d’une tentative de fraude sociale et fiscale. Les attestations de déplacement prouvent le lien de subordination : les intermittents ont droit à une vraie rémunération.”
Des journées tests gratuites… et abusives 🚫
Encore plus grave, le recours aux “figurants” payés en test pour une journée, mais jamais rappelés… et surtout jamais payés ! Des tests gratuits sous couvert de “sélection”, alors qu’on écarte les intermittents réguliers à la dernière minute.
“Ils font venir des figurants ‘en test’, gratuitement pour la journée. Évidemment, ils ne sont jamais rappelés, et les récurrents sont débookés à la dernière seconde.”
L’avocat conclut :
“La pratique de journées test non rémunérées peut constituer une exploitation. Toute tâche réalisée doit être payée. Ceux qui subissent cela peuvent saisir l’inspection du travail.”
À noter : Plusieurs responsables d’Endemol, contactés, ont refusé de répondre aux demandes d’entretien contradictoire.
Source : Clément Garin – https://clemgarin.substack.com/