EDITO. La maison BFMTV brûle, mais ils regardent ailleurs

EDITO. La maison BFMTV brûle, mais ils regardent ailleurs 🔥

Une chaîne de télé a-t-elle déjà connu, dans le passé, pareille débâcle historique ? BFMTV vit des instants historiquement difficiles, et le futur ne va rien arranger. 📉

Entre ceux qui ont refusé de venir, et ceux qui se sont échappés, BFMTV traverse une crise sans précédent, qui semble loin d’être réglée par l’audience. La nouvelle numérotation favorise déjà LCI, qui grappille de plus en plus de points et se rapproche de BFMTV sur les 4 ans et plus, ainsi que de CNEWS sur les 25/49 ans. 📺

Chez BFMTV, le constat est rude. Depuis l’arrivée de Rodolphe Saadé, tous les feux sont au rouge. L’armateur marseillais a tenté de s’offrir Nicolas de Tavernost, lui offrant un chèque à six chiffres pour une mission d’un an. L’objectif : empêcher le blocage voulu par l’Arcom grâce à ses réseaux et attirer de grands noms. L’ex-pédégé de M6 est reparti vers la LFP Média sans laisser de véritable résultat, mettant ainsi Régis Ravanas dans une position difficile.

Namias, l’homme de tous les naufrages 🚢

L’arrivée de Fabien Namias n’a rien arrangé. À Marseille, Benoît Tournebize, peu expérimenté sur les médias, a voulu s’offrir ce dirigeant. Mais il ignorait peut-être un point crucial : Namias a échoué dans tous ses précédents postes. Il a fait sombrer Europe 1 et n’a jamais fait décoller LCI. A peine parti, son successeur, Guillaume Debré, a réussi en quelques mois ce que Namias n’a jamais accompli en cinq ans.

Avec l’inaction de Tavernost et les échecs répétés de Namias, de nombreux salariés ont quitté le navire. Plus de 80 personnes ont activé leur clause de cession, pour des montants importants. Pour retenir certains profils, CMA Média a offert des primes de fidélité équivalentes à ce qu’ils auraient perçu avec la clause, dépensant plus de 12 millions d’euros selon mes sources. 💸

Mais cette stratégie a soulevé une nouvelle colère. Les grosses têtes comme Truchot, Marshall, Malherbe, Delay et Duhamel ont reçu ces primes, alors que d’autres, comme Darfeuille, Storme, Ménonville ou Hammett, en ont été privés. Résultat : de nouvelles tensions internes. ⚡

Entre sales coups et coups ratés 🤦‍♂️

Pour compenser ces départs, BFMTV espérait attirer de nouveaux profils, quitte à sortir le grand jeu. Tavernost a tenté de recruter des vedettes du service public : Julien Arnaud a décliné, Anne-Sophie Lapix a reçu une offre en or conditionnée à un partenariat Publicis, mais elle a finalement rejoint M6 et RTL.

Sonia Mabrouk est restée sur CNEWS et Europe 1 où elle performe. Jean-Michel Aphatie était prêt à venir, mais faute de réaction rapide de la direction, il est finalement resté dans l’équipe de Yann Barthès. La direction n’a donc pas su saisir les rares opportunités qui s’offraient à elle.

Le dossier Léa Salamé a achevé d’agacer les équipes internes. Saadé a mené les négociations en solo, tenant Namias et Langlade dans l’ignorance. Il a proposé plus de 120 000 euros par mois à Léa Salamé et la création d’un Grand Journal façon Denisot. Malgré son intérêt initial, la journaliste a finalement préféré privilégier le 20h. ⏰

Cette promesse a froissé Benjamin Duhamel, qui occupait la case 18h de BFMTV. Apprenant qu’il serait peut-être sacrifié sans même être informé, Duhamel a donné sa démission. Il devra certes rendre la prime de fidélité, mais pourra se tourner vers sa clause de cession. La jurisprudence étant claire : elle peut être activée n’importe quand.

Les nouvelles recrues : un changement illusoire ? 🤔

À la rentrée, trois nouveaux visages devront rassurer : à la matinale, Delay et François cèdent leur place à Dominique Tenza (ex-M6) et Perrine Storme. Cette dernière quitte le 22h-00h, émission reprise par Julie Hammett. En matinée, Marc Fauvelle (de Franceinfo) arrive. En début d’après-midi, après avoir envisagé de confier une nouvelle case à Alain Marshall, celui-ci conserve avec Olivier Truchot BFM Story à 17h. Christophe Delay et Roselyne Dubois animeront une émission en lien avec les antennes locales.

Pauline Simonet reste, tout comme Maxime Switek en access prime-time. Il reste à trouver un remplaçant à Benjamin Duhamel. Nicolas Poincaré rejoint aussi la grille, accompagné de nouveaux éditorialistes. Mais ce lifting suffira-t-il à sauver la chaîne ? Rien n’est moins sûr…

Source : Clément Garin, https://clemgarin.substack.com/